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Affaire Brahim Ghali: l’ex-MAE espagnole mise sous enquête

Affaire Brahim Ghali: l’ex-MAE espagnole mise sous enquête

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Un juge d’instruction du tribunal de Saragosse a convoqué l’ex-chef de la diplomatie espagnole, Arancha González Laya, dans le cadre de l’enquête judiciaire sur l’entrée en secret de Brahim Ghali en Espagne.

A l’origine de la crise diplomatique qui se poursuit à ce jour entre Rabat et Madrid, l’affaire de l’entrée en catimini de Brahim Ghali en Espagne, en avril dernier, est loin d’être terminée. Cette fois-ci, c’est l’ex-ministre des Affaires étrangères de l’Espagne, Arancha González Laya, qui est mise sous enquête dans le cadre de cette affaire.

En effet, un juge d’instruction du tribunal de Saragosse a convoqué l’ex-chef de la diplomatie ibérique pour l’auditionner dans le cadre de l’enquête judiciaire sur «L’affaire Ghali», fait savoir un communiqué du tribunal régional d’Aragon (nord-est). Selon la même source, cette enquête a été ouverte en raison d’un «possible délit de prévarication (commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, ndlr)» et vise à «vérifier les circonstances de l’entrée en Espagne de Brahim Ghali». Néanmoins, aucune date n’a encore été fixée pour l’audition de l’ex-ministre.

Pour rappel, c’est à Saragosse qu’avait atterri, le 18 avril dernier, dans le plus grand des secrets, l’avion présidentiel algérien transportant Brahim Ghali. Sous le nom d’emprunt «Mohamed Ben Battouche», de nationalité algérienne, le chef du Polisario s’y était rendu pour se faire soigner de la Covid-19. Mais surtout, les autorités espagnoles ne l’ont pas soumis au contrôle des passeports. Ce qui est une violation de la convention Schengen de l’Union européenne, laquelle oblige tous les pays membres de la zone éponyme à soumettre tout ressortissant d’un pays hors UE au contrôle des passeports.

Une énième crise diplomatique venait donc d’éclater entre le Maroc et l’Espagne, et qui se poursuit à ce jour. Le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des MRE, en particulier, avait interpellé son équivalent espagnol sur l’accueil en catimini du séparatiste en chef, qui était pourtant poursuivi pour «torture, enlèvements et soupçons de crimes de guerre» contre des citoyens espagnols.

De plus, tous les éléments de l’enquête pointaient du doigt le département de González Laya. Selon le général José Luis Ortiz Cañabate, qui commandait alors la base militaire de Saragosse où s’est posé l’avion présidentiel algérien, l’ordre de ne pas contrôler les passeports de Ghali et ses co-passagers est venu de la division des Relations internationales de l’État-major de l’armée de l’Air. Cette dernière a révélé, à son tour, avoir reçu des instructions claires et concises du MAE espagnol.

Cette affaire a évidemment coûté à Arancha González Laya son poste. Lors d’un remaniement ministériel, elle a été limogée et remplacée par José Manuel Albares Bueno. Lors de sa prestation de serment le 12 juillet 2021, le nouveau chef de la diplomatie espagnole a insisté sur la nécessité de renforcer les relations de l’Espagne, «notamment avec le Maroc», qualifié de «grand ami».

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