Pilier de la généralisation de la protection sociale, l’ANAM dévoile sa stratégie

L’Agence nationale de l’assurance maladie dévoile sa stratégie dans le cadre de la généralisation de la protection sociale.

L’ANAM a profité de la Journée Internationale de la Couverture-Santé Universel (CSU) pour réitérer son engagement à la généralisation de la protection sociale. Elle s’est ainsi donné le défi de généraliser l’assurance maladie obligatoire (AMO) au profit de tous les Marocains d’ici 2022.

Dans cette optique, l’agence a revu par anticipation sa stratégie 2020-2024. Laquelle se concentre principalement sur deux actions clés: transfert/intégration des catégories sociales profitant du RAMED dans le régime de l’AMO et achèvement de la couverture AMO des professionnels. Sont compris les Freelancers et les personnes non salariées exerçant une activité libérale.

Pour ce faire, l’ANAM mène actuellement une étude sur les différents impacts de l’intégration des bénéficiaires du RAMED dans l’AMO. D’autres études sont prévues en rapport aux travailleurs non salariés, ainsi que des enquêtes sur les coûts des prestations médicales.

Le volet juridique est également pris en compte dans cette nouvelle stratégie. Afin d’améliorer les disposition légales et réglementaires, l’ANAM proposera plusieurs amendements, et ce, dans le but de renforcer son rôle de régulateur en matière de Couverture Médicale de Base (CMB).

Côté financier, l’agence a établi un bilan des dépenses du dispositif de l’AMO, lequel à révélé que le remboursement des médicaments accapare, à lui seul, 31,5% des dépenses de l’AMO. Parallèlement, 3,2% des assurés de ce régime souffrent d’Affections de Longue Durée (ALD).

Ces affections incluent l’insuffisance rénale chroniques terminale (26,7%), les tumeurs malignes (23,7%), le diabète (10,7%) et l’hypertension artérielle sévère (10,5%). Dans ce cadre, l’ANAM s’engage à mettre en place une nouvelle stratégie de remboursement en plus de nouveaux instrument novateurs pour un financement pérenne de l’AMO.

L’agence prévoit, par ailleurs, l’élaboration d’un programme d’appui à la prévention ainsi que la mise en place d’une nouvelle nomenclature de classification commune des actes médicaux. Quant aux panier de soins, ceux-ci seront réexaminés afin d’être «adéquats, accessibles, efficients et adaptés aux besoins des bénéficiaires», confirme le communiqué. Pour ce qui est des conventions, un nouveau processus verra le jour sous peu.

Selon les données de l’ANAM, en 2005, seulement 16% de la population marocaine était couverte par la CMB, contre 70,2% en 2020, soit une évolution significative. Le nombre de médicaments remboursables au titre de l’AMO a connu, lui aussi, une hausse significative, passant de 1.000 en 2006 à 4.850 en 2020.

Déterminée à poursuivre sur cette lancée positive, l’ANAM mise sur une approche institutionnelle et consensuelle. «La mobilisation et le dialogue sociale sont deux conditions sine qua non de réussite de la CSU dans notre pays», conclut le communiqué.