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Maroc-Espagne: le forcing d’Albares

Maroc-Espagne: le forcing d’Albares

Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, continue de jouer le même disque: «La crise avec le Maroc est derrière nous».

Vendredi dernier, le ministre des Affaires étrangères de l’Espagne, José Manuel Albares, a fait une nouvelle sortie dans le ton de celles auxquelles nous nous sommes habitués ces dernières semaines. Devant les militants socialistes de Xérès (Andalousie, sud de l’Espagne), il a déclaré que les négociations avec le Maroc sont sur la bonne voie. «Nous sortons d’une crise profonde», a «assuré» le responsable gouvernemental ibérique, avant de «louer» la collaboration avec le gouvernement marocain «sur un sujet fondamental comme le contrôle de la l’immigration irrégulière à la frontière».

Le chef de la diplomatie espagnole continue de jouer le même disque: «La crise avec le Maroc est derrière nous». Et il semblerait que les autorités du voisin du nord se soient passé le mot. «Le ministre des Affaires étrangères avec lequel Albares parle le plus est celui du Maroc», ont confié des sources diplomatiques au pure player Vozpópuli, reconnaissant néanmoins que «construire la confiance coûte le monde, mais elle peut se perdre en une seconde».

Effectivement, Madrid est encore loin d’avoir rétabli la confiance avec Rabat, perdue depuis l’accueil en avril 2021 du chef du Polisario, Brahim Ghali, en catimini sur le sol espagnol. Ainsi, malgré la multiplication des sorties médiatiques des responsables espagnols, «l’on constate un silence des autorités marocaines, en plus d’une baisse au niveau de la représentation diplomatique», observe Mohamed Chakir, en référence au rappel pour consultations de grands responsables de l’ambassade marocaine à Madrid, notamment l’ambassadrice Karima Benyaich.

«Les autorités espagnoles cherchent par ces nombreuses sorties médiatiques à gagner du temps en attendant une décision définitive», ajoute le politologue, indiquant que Madrid veut, entretemps, réduire les tensions diplomatiques avec un partenaire stratégique incontournable comme le Maroc. Néanmoins, souligne-t-il, «le problème reste le fait que les déclarations aux médias ne sont pas transformées en actions politiques, surtout lorsqu’il s’agit de la question du Sahara marocain».

Chakir rappelle également que «jusqu’à présent, le gouvernement espagnol n’a pas tranché sur ses rapports avec le royaume, alors que ce dernier a exigé de la clarté». De plus, «Madrid se trouve dans une position inconfortable depuis que l’Allemagne a exprimé sa position sur la marocanité du Sahara et son souhait de rétablir ses relations bilatérales avec le Maroc». Quid du Maroc? «Le royaume maintient sa position et exige que les autorités espagnoles sortent de la zone grise». En d’autres termes, il faut en finir avec les positions ambigües.

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