La hausse des prix à la consommation au Maroc est due à la conjoncture internationale actuelle, a affirmée jeudi le ministre délégué en charge du Budget, Faouzi Lekjaâ.
Chiffres à l’appui, Faouzi Lekjaâ a expliqué, jeudi lors d’un point de presse à l’issue du Conseil du gouvernement, que la hausse des prix de certains biens de consommation est due principalement à la reprise économique inattendue dans le monde et à l’augmentation continue des prix des céréales et des produits pétroliers sur le marché international.
Concernant l’augmentation du prix du blé, le ministre délégué chargé du Budget a souligné que le prix des céréales sur le marché international est passé à 315 dollars/tonne actuellement, contre 290 dollars en 2021. Une situation due aux conditions géopolitiques, notamment les tensions entre la Russie et l’Ukraine, grands producteurs et exportateurs céréaliers, en plus de l’augmentation des prix de fret et du coût de transport international, a-t-il expliqué.
Pour pallier la situation, le gouvernement a pris une série de mesures, a déclaré Lekjaâ. Il s’agit tout d’abord de la suspension des taxes douanières sur les importations de blé en deux temps, d’abord de février à mai 2021, puis de novembre 2021 à avril 2022. Cela représente un manque à gagner pour l’Etat de 550 millions de dirhams (MDH), a précisé le responsable, déplorant que cette mesure à elle seule est devenue aujourd’hui insuffisante.
Pour ce qui est de la hausse des prix des produits pétroliers, Lekjaâ a expliqué que le prix du gaz butane est fixé à 3,33 dirhams/kg sur le marché local depuis 1990, permettant de maintenir les prix des bouteilles de 12 kg et 3 kg à respectivement 40 dirhams et 10 dirhams. Mais, «entre les mois de janvier et février, le prix du gaz butane s’est établi à 854 dollars/tonne sur le marché international, contre 530 dollars en 2020 et 509 dollars en 2021», a-t-il poursuivi, attribuant cette forte augmentation aux tensions géopolitiques et aux contraintes liées à la pandémie.
Néanmoins, a noté le patron du Budget, le prix réel d’une bouteille de gaz butane de 12 kg est de 130 dirhams au Maroc, ce qui signifie une subvention de 90 DH par bouteille de la part de l’Etat. Par conséquent, le montant total du soutien de l’Etat est passé de 9 milliards de dirhams en 2020 à 14,577 milliards de dirhams en 2021, soit une augmentation de plus de 64%.
Par ailleurs, s’agissant des produits pétroliers liquides, comme l’essence, leur prix était d’environ 70 dollars en 2020, avant de grimper à 88 dollars en 2021 à et 97 dollars en 2022, soit le prix le plus élevé depuis 2014, a souligné Lekjaâ. Et de préciser que la taxe imposée sur les produits pétroliers au Maroc s’élève à 10%, contrairement aux pays voisins, où elle est de 20%. Plus en détails, au Maroc, la part fiscale imposée est de 37% pour le gasoil et de 47% pour l’essence, contre respectivement 53% et 62% ailleurs.
