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ElGrandeToto, la personne et le personnage

ElGrandeToto, la personne et le personnage

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« Je me dirige toujours vers la tombe de ma défunte maman pour m’inspirer ». En larmes, c’est par ces mots pleins d’émotions mêlées à un certain chagrin d’avoir perdu « tout ce qui comptait pour lui dans cette vie » que celui qu’on connaît tous sous le nom d' »ElGrandeToto » commença une « confession » si passionnante.

Il suffit de nos jours de fredonner « Mghayar » ou « Love Nwantiti » et on vous dira tout de suite… ElGrandeToto. Ce jeune casablancais, choisi par les journalistes de la MAP comme personnalité artistique de l’année et primé aux All Africa Music Awards (AFRIMA Awards 2021) comme étant l’artiste africain le plus prometteur, a su, à sa manière si particulière, se frayer son bonhomme de chemin pour devenir le personnage qu’il est aujourd’hui.

Cependant, le point si distingué dans le vie et la carrière de « Toto », c’est qu’il est toujours capable de « jongler » avec l’art et la manière entre sa vraie personnalité celle de « Taha Fahssi » et l’identité artistico-sémiotique qu’il a bien créée pour donner naissance au personnage ElGrandeToto. Celui qui ne connaît pas les deux facettes aura certainement du mal à tout assimiler.

Ces dernières années, il a fait vibrer tout le monde aux sons de son rap pour s’adjuger la tête du classement de « Spotify », atteignant des millions et des millions de streams au Maroc et dans le monde arabe. Quel était vraiment cet élément déclencheur de cet artiste ?

« Le déclic principal de ma carrière artistique fut l’amour de la culture, l’amour de la musique et l’amour du Maroc », a-t-il déclaré à la MAP.

Il s’est tout de suite rattrapé pour affirmer que « l’origine principale de ce déclic fut un incendie qui s’est déclaré dans sa maison de famille ».

Un oubli dû certes à la spontanéité du discours mais très révélateur. « Toto » a choisi l’art et la musique qu’il aime tant pour « sortir » tout le malheur qu’il ressent toujours à cause de cet aléa de la vie si douloureux.

« J’ai compris la notion de la vie. On vie dans un monde qui est parfois risqué et mauvais, mais on essaie d’exprimer tout ça pour le rendre meilleur à travers notre art ». Remontant un peu plus dans l’histoire, « Toto » avec sa « Jabadour » blanche marocaine a dit qu’il écoutait du rap depuis tout jeune.

« A la base j’étais danseur. Je dansais du Krump qui est basé sur le respect et où on fait montre de beaucoup d’ego, un peu comme le rap », a-t-il expliqué, notant qu’il a ensuite opté pour le second art car il est plus expressif et compris.

« Tout le monde comprend les paroles mais rares sont ceux qui assimilent le langage de la danse ». Ceci étant, pour faire du rap, il faut être surtout un parolier. « Je rédigeais. Au premier lieu, j’écrivais des paroles en français, ce n’était même pas du rap », a souligné « Toto », ajoutant que sa maman a grandi à Grenoble et elle a essayé de lui transmettre les basiques de la langue de Molière.

A cette époque là et impacté par un certain Dizzy Dros, « j’ai ouvert mes yeux » et jour après jour, et après l’incendie, je me suis dit : c’est le moment de me lancer.

« Il y a deux motivations qui m’ont poussé à lancer ma carrière : le travail et l’entourage », a dit « Toto », indiquant que des personnes ont été très influentes dans sa vie et dans le sens positif du terme, à savoir Hliwa (Ihab Ikbal), David Taskin Benezra alias « Hoofer » et Draganov de son vrai nom Adnan Mahyou.

« J’ai eu confiance en moi et je me suis déjà vu à l’époque dans ce que je suis devenu aujourd’hui », a dit « Toto ». Et heureusement, en une si coutre durée, il a réussi à réaliser beaucoup de choses et il est parvenu avec « ses amis » à créer une nouvelle industrie musicale.

Mais la question que se pose quiconque fan de « Toto » est la suivante : pourquoi a-t-il choisi un tel nom artistique ? Les amis de mon quartier me surnommait « Toto Sghir » et je voulais à cette époque représenter ce quartier « Benjdia » par mon art et lui donner une nouvelle identité.

« On était en train de regarder un film où Alexandre le Grand dansait et j’ai commencé à l’imiter. Tout de suite un ami à moi dit que Toto danse comme Alexandre le Grand, avant qu’un Burkinabé qui était en leur compagnie ne prononce : non, lui c’est « Toto le Grand ».

C’est de là que m’est venue l’idée. Mais puisque « Toto le Grand » n’était pas vendeur pour un artiste, il a fini par choisir « ElGrandeToto ». Actuellement, « je suis très proche de mon public, je fais beaucoup de collaborations et comme dans la vie il y a des hauts et des bas, je continuerai à avancer pour faire tout ce que j’aime faire. Le rap », a-t-il affirmé.

« Ma réussite me fait autant plaisir qu’elle me stresse. Les gens attendent sûrement beaucoup de moi et je m’en sers pour donner le meilleur de moi-même et être vrai dans la vie », a conclu ElGrandeToto.

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