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Comment Alger cache sa misère derrière le « réflexe » de l’ennemi marocain

Comment Alger cache sa misère derrière le « réflexe » de l’ennemi marocain

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Le régime algérien a tendance à agiter la menace de l’ennemi extérieur marocain pour garder le contrôle, affirme jeudi le magazine panafricain Jeune Afrique qui estime ce réflexe « bien difficile à corriger ».

Le magazine revient sur la toute récente crise entre Alger et la Banque Mondiale (BM), sur fond d’un rapport de l’institution financière qui dresse un tableau sombre de la situation « vulnérable » de l’économie en Algérie, qui « reste toujours dépendante » des recettes des hydrocarbures avec une marge de manœuvre réduite.

Alors que ce rapport aurait « très bien pu passer inaperçu » car il procède à « une évaluation de la situation macroéconomique mesurée, pas plus sévère que par le passé et en ligne avec celle d’autres institutions, dont le Fonds monétaire international (FMI), qui évalue la croissance algérienne à seulement 3,2 % en 2021 », il a produit malgré lui « un emballement médiatico-diplomatico- politique », par le biais de l’agence de presse officielle algérienne (APS), qui a étrillé le rapport, allant même jusqu’à évoquer « un complot visant à nuire à la stabilité du pays », tout en dénonçant un document réalisé à l’instigation du Maroc et jetant l’opprobre sur le vice-président de la Banque mondiale en charge de la région Mena, Ferid Belhaj accusé d’être « un ami proche de nombreux ministres marocains ».

Reste que dans ses multiples dépêches à charge, l’agence officielle algérienne n’a fourni aucun fait précis ni document pour appuyer ses assertions. Des assertions qui ont déclenché « une passe d’armes entre l’institution multilatérale et Alger », relève Jeune Afrique pour qui ce « coup de sang (du régime algérien, doit être lu à la lumière de l’escalade des tensions, observée ces derniers mois, entre l’Algérie et le Maroc ».

Mais, « plus que le fond du rapport, il semble que le contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Rabat ainsi que la fébrilité d’un pouvoir algérien soumis à une situation socio-économique tendue aient joué à plein dans le déclenchement de cette crise de nerfs », observe le magazine.

Car, « face à des difficultés internes, Alger a tendance à agiter la menace de l’ennemi extérieur marocain pour garder le contrôle. Un réflexe bien difficile à corriger », relève Jeune Afrique avant de conclure que « ni APS, ni les relations entre l’Algérie et la Banque mondiale ne sortent gagnantes de cet épisode ».

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