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Barrages: un taux de remplissage préoccupant, seulement 26,8% au niveau national

Barrages: un taux de remplissage préoccupant, seulement 26,8% au niveau national

Le taux de remplissage moyen des principaux barrages du Maroc est de seulement 26,8% au 17 août 2022, contre plus de 42% il y a un an jour pour jour. Le barrage Al Massira, le deuxième plus grand du pays, n’est rempli qu’à 4,9% de ses capacités.

Au Maroc, le stress hydrique s’installe et la question de la rareté des ressources en eau se pose de plus en plus sérieusement. Prévisible depuis plusieurs années, mais rien n’a été fait! Conséquences: les retenues d’eau des principaux barrages du Maroc continuent de baisser de manière inquiétante.

Selon les données de la Direction générale de l’eau, relevant du ministère de l’Equipement, au 17 août les retenues des principaux barrages nationaux se limitent à 4,3 milliards de mètres cubes sur une capacité totale de 16,12 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage moyen de seulement 26,8%. A la même période l’année dernière, ce taux était encore de 42%, soit près de 2,5 milliards de mètres cubes de plus.

Dans le Nord comme dans le Sud du Maroc, la situation est préoccupante, car les retenues d’eau des principaux barrages continuent leur tendance baissière. C’est le cas pour le Barrage Al Wahda, le plus grand du pays, qui affiche un taux de remplissage de 45,3% contre 66,7% il y a un an jour pour jour. Le barrage Idriss 1er, près de Fès, est rempli à 32,4% (contre 60,2% il y a un an), et le barrage Sidi Mohammed Benabdellah, près de Rabat, affiche un taux de remplissage de 29,8% (56,5% il y a un an).

Au sud, la situation, déjà critique, s’est aggravée et devient alarmante. Le barrage Al Massira, deuxième plus grand barrage du royaume (2,657 milliards de mètres cubes), qui alimente en eau potable Marrakech ainsi que la partie sud de Casablanca, et qui irrigue les périmètres agricoles des Doukkala, est à sec, affichant un taux de remplissage de 4,9% seulement (11,8% il y a un an).

Le barrage de Bin El Ouidane, troisième barrage du pays avec une capacité de 1,215 milliard de mètres cubes, affiche un taux de remplissage de 9,5% (23,2% il y a an). Quant au barrage Abdelmoumen, l’un des plus importants de la région Souss-Massa, il est littéralement à sec, avec un taux de remplissage de 1,9% (11,2% il y a un an).

Dans ce contexte, l’approvisionnement en eau potable, cet automne, dans les différentes régions du Maroc, constitue un défi de taille pour les pouvoirs publics. Jesko Hentschel, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, a prôné «de mettre au point des mécanismes efficaces d’allocation de l’eau, par exemple au moyen d’un système de quotas négociables et de produire et de publier des données précises et détaillées sur les ressources hydriques et leur utilisation».

Par ailleurs, le Maroc reçoit en moyenne 140 milliards de m3 d’eau, dont 118 milliards de m3 s’évaporent ou sont déversées dans la mer. C’est à ce niveau qu’il faut mobiliser de nouvelles infrastructures pour économiser cette ressource vitale. Le dessalement de l’eau de mer est une solution préconisée, surtout pour les régions arides ou impactées par la sécheresse, mais encore faut-il assurer un coût compétitif, d’autant plus que ses effets sont limités pour combler le déficit hydrique. Réveillons nous pour l’eau!  C’est une ressource au centre de tout!

 

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