Alger ferme (officiellement) son gazoduc traversant le Maroc: so what?

Dans une pâle imitation de Moscou, qui l’a d’ailleurs recadrée à propos du royaume du Maroc, l’Algérie a concrétisé la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe. Mais c’est nul.

Que l’on se rassure et tout de suite. Les gains générés par ce gazoduc Maghreb-Europe, né d’une volonté du Maroc de donner forme à ce grand, et défunt, projet du Maghreb, ne représentent ni plus ni moins que 10% de nos besoins en gaz. C’est rien. La décision, désormais officielle, est algérienne. Et elle veut que ce gazoduc, partant de l’Algérie et passant le Maroc pour satisfaire l’Espagne, important uniquement aux yeux d’un régime militaire qui a fait son temps, soit fermé. Soit.

Mais à qui profite cette énième bêtise du régime militaire qui conduit ce beau pays qu’est l’Algérie à sa perte? C’est toujours la presse française, inventrice du concept d’un Etat algérien, qui le dit. La décision algérienne donne «une marge de manœuvre face à une opinion en attente de redistribution sociale», affirme le Journal du Dimanche (JDD) dans son édition de ce jour.

«Les Espagnols vont-ils pouvoir se chauffer cet hiver sans avoir à payer davantage? Pas sûr. Comme annoncé au mois d’août, l’Algérie va mettre fin dimanche à l’approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe. Inauguré en 1996 et opéré par le géant national Sonatrach, il acheminait chaque année 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel vers l’Espagne et le Portugal en passant par le Maroc», écrit le JDD.

«Si l’Espagne dépend de l’Algérie pour la moitié du gaz qu’elle consomme, le royaume chérifien, lui, bénéficiait de son statut de transitaire avec un péage qui lui rapportait jusqu’à 200 millions d’euros par an», souligne le journal. A l’échelle d’un Etat comme le Maroc, souverain et bon père de famille, 200 millions d’euros, ce n’est rien. Nada. Pour l’Espagne, le coût de la trahison risque d’être salé. Pour Alger, ça va être sucré. Le reste est un tas de ferraille.