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5 raisons de croire que l’Algérie est devenue un Etat voyou

5 raisons de croire que l’Algérie est devenue un Etat voyou

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Riche, vaste, au potentel économique énorme mais négligé, l’Algérie peine à devenir ce pays moderne, développé et libre rêvé par son peuple. Explications.

Décision unilatérale de fermer le gazoduc Maghreb-Europe

Aprés des semaines à entretenir (à peine) le mystère autour de la reconduction ou non du contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), Alger a décidé de façon unilatérale de fermer la mégastructure qui acheminait chaque année 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel vers l’Espagne et le Portugal en passant par le Maroc. Cette décision, qui a pris effet à partir du 31 octobre, date de la fin dudit contrat, vise à inquiéter le Maroc, désigné, encore unilatéralement, comme l’ennemi. En effet, la fermeture du GME n’est que la dernière d’une série de mesures, toujours unilatérales, prises par Alger à l’encontre du royaume. On peut citer la rupture des relations diplomatiques ou encore l’ordre intimé en mai dernier aux entreprises publiques algériennes de rompre tout contrat avec leurs partenaires marocains. Mais la décision d’Alger est sans réel impact sur le royaume. La véritable victime est l’Espagne et, au-delà, l’Europe. Les réactions n’ont d’ailleurs pas tardé à tomber dans le Vieux continent. Des politiques qui dénoncent une trahison d’Alger envers l’Europe, appelant le voisin de l’est à revoir sa décision, aux instances continentales comme le Parlement européen, qui a saisi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell sur la question. Alger continue dans son entêtement et sa crédibilité est sérieusement mise à mal.

Manne pétrolière: chronique d’une fin annoncée

A son arrivée, en 1999, à la tête d’une Algérie qui se remettait d’une décennie de guerre civile coûteuse en vies humaines et matériellement, Aziz Bouteflika mise sur les hydrocarbures. Cette décision réussit largement au pays voisin. Surtout, la hausse continue des prix du pétrole brut entamée en 2003 gonfle les recettes de l’Etat. Selon l’expert financier Ferhat Aït Ali, interrogé en 2016 par le quotieidn El Watan, les recettes en devises de l’Algérie ont atteint plus de 840 milliards de dollars entre 2000 et 2014. Un véritable jackpot. Mais plutôt que d’utiliser cette manne pétrolière pour développer les autres secteurs économiques, le régime d’Alger l’a utilisée comme un outil pour renforcer son assise politique et acheter la paix sociale à coup de subventions. Conséquence: l’économie est très peu, voire pas, diversifiée et elle est largement dépendante de la rente pétrolière (plus de 90% des recettes extérieures). Ajoutez à cela les pertes d’emplois, les fermetures de commerces, la baisse du revenu des ménages, etc. Les fluctuations du prix du baril, en chute depuis 2014, n’ont pas non plus arrangé les choses. Et on ne parle même pas de la crise sanitaire et ses effets…

Algerian Connection

Les autorités algériennes ne sont pas étrangères aux scandales. Par exemple, plus d’une fois, la compagnie Air Algérie a été au coeur d’affaires de trafic de drogue. En novembre 2011, neuf personnes, dont huit stewards du transporteur aérien national, ont été arrêté dans le cadre du démantèlement d’un réseau international de trafic de cocaïne. Mais le plus alarmant est que les consommateurs étaient pour la plupart… des enfants de personnalités connues. En 2013, c’est un artiste et chanteur qui avait profité de sa qualité de steward à Air Algérie pour introduire de la cocaïne à partir du Mali et de l’Espagne. Plus récemment, en septembre dernier, un autre steward de la compagnie aérienne a été arrêté à l’aéroport d’Orly avec 200 grammes de cocaïne destinée à la revente ou à la consommation en Algérie. Et à la mi-octobre dernier, le parquet de Rennes a annoncé le démantèlement d’un réseau qui acheminait des téléphones portables volés vers l’Algérie, avec la complicité de stewards et d’un fonctionnaire algérien. Enfin, pas plus tard que cette semaine, un nouveau scandale a éclaté en Algérie, impliquant de hauts responsables militaires qui ont reçu 12 millions de dollars en pots-de-vin d’un holding espagnol qui voulait s’installer dans le pays. Ça fait beaucoup, les années passent, les scandales se succèdent, mais rien ne change.

Accusations et menaces à tout-va

C’est connu, le régime algérien est prolifique en menaces et accusations en tous genres, notamment à l’encontre du Maroc. Parmi les plus notables et les plus récentes, les autorités d’Alger avaient accusé, en août dernier, le Maroc d’être impliqué dans les gigantesques incendies qui ont détruit des dizaines de milliers d’hectares de forêts et fait quelque 90 morts dans le nord de l’Algérie, notamment la Kabylie. Pour le géopolitologue Emmanuel Dupuy, le gouvernement Tebboune voulait ainsi se servir du Maroc comme le «coupable idéal de choses avec lesquelles il n’a pas grand-chose à voir». Idem lorsqu’Alger a récemment accusé le Maroc d’espionner des citoyens et reponsables algériens. Le Maroc avait alors demandé des preuves de ces accusations sous 10 jours, chose qui n’a jamais été faite. La dernière accusation remonte à mercredi dernier, lorsqu’Alger a attribué le bombardement de deux camions « civils » algériens, tuant trois de ses ressortissants, aux Forces armées royales. Il a été confirmé, plus tard, que la zone des faits est empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées du Polisario. Alors qu’est-ce que des véhicule «civils» algériens y faisaient? La question reste posée. Et les menaces gratuites, Alger connaît aussi. Après son énième (fausse) accusation contre le Maroc, la présidence algérienne a promis que cet «assassinat ne restera pas impuni». Une nouvelle menace, grave, comme on en a l’habitude, et qui démontre, une fois de plus, les dispositions peu diplomatiques d’un régime qui se croit tout permis. On se souvient de la manœuvre navale provocatrice menée fin septembre dernier dans une zone très proche de la frontière avec le Maroc, et qui a vu la participation de sous-marins algériens…

Gang armé

Dans tout pays, l’armée est censée être le garant de la sécurité, de la souveraineté et de la stabilité. Mais ce n’est pas forcément le cas en Algérie. Chez le voisin de l’est, l’armée a un «grade» particulier. Non seulement, elle détient le pouvoir réel depuis l’indépendance, en 1962, mais en plus, les présidents et régimes qui se sont succédés depuis lors à la tête du pays lui doivent leur «désignation». Un homme en est la meilleure incarnation: le général Saïd Chengriha. Le chef d’État-Major de l’Armée nationale populaire (ANP) est d’ailleurs présenté comme «l’un des symbôles de la décennie noire» en Algérie. Celui-ci a été notamment adjoint au commandant des opérations spéciales, lequel a été impliqué dans l’assassinant de centaines de civils algériens entre 1992 et 1994, rappelle un reportage du service arabe de la chaîne publique allemande Deutsche Welle. Chengriha est également, aujourd’hui, considéré comme l’artisan de la «guerre froide» avec le Maroc. Ainsi, l’ANP n’a de national que le nom, utilisée par Chengriha et Cie pour leurs propres intérêts, et pour maintenir à la tête du pays, qui mérite tellement mieux, une gérontocratie qui a fait son temps. Est-il encore besoin de rappeler la répressison des mouvements comme le Hirak, ou de tout mouvement allant à l’encontre du système? La liberté du peuple algérien, la vraie, n’est pas encore acquise.

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