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Agadir-Yaoundé en autostop: la folle odyssée d’un supporter des Lions de l’Atlas

Agadir-Yaoundé en autostop: la folle odyssée d’un supporter des Lions de l’Atlas

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Il est actuellement au Cameroun et il vient de s’accaparer son billet pour le match Maroc-Égypte. Sans jamais jouir au préalable de ce confort d’être au courant de l’heure de départ ni de l’horaire d’arrivée, Mohamed Assabbane a, néanmoins, choisi la voie de la fameuse liberté de déplacement tant redoutée: l’autostop!

Plier bagage d’Agadir pour débarquer à Yaoundé. Oui c’est facile! On prend l’avion. Eh ben non. Ce jeune homme de 22 ans a opté pour une toute autre méthode, plus difficile pour plusieurs, mais pleine d’aventures et d’histoires à ses yeux. A le comparer dans sa photo de profil sur WhatsApp avec ce qu’il est devenu aujourd’hui, il semble bien avoir perdu des kilos. Beaucoup de kilos. Mais pour vivre de telles expériences, deux mois durant, il dit que ce «paramètre» est «sans réelle signification».

Sirotant son thé turc, Mohamed dit qu’il encourage les Lions de l’Atlas depuis 2004. «Je me souviens encore des gestes techniques de Zairi, des buts de Chamakh…», se rappela-t-il, tout en répétant après chaque gorgée qu’il n’y a pas mieux que le thé marocain à la menthe. «Depuis la Coupe du monde 2018 en Russie, mon amour pour les Lions de l’Atlas a pris une autre dimension», affirma cet étudiant à l’université Ibn Zohr. «Je n’oublierai jamais le match contre le Portugal et l’Espagne et le but d’En-Nesyri», se souvint-il.

Pour se lancer dans cette aventure «dont il rêvait jour et nuit», il révéla qu’il n’attendait que ce petit déclic qui va transformer une certaine modalité du «dire» à celle du «faire». Et lorsqu’une occasion comme la CAN lui tomba du ciel, il n’avait qu’à suivre son bonhomme de chemin et pour le reste «le destin s’en occupe». «Depuis mon jeune âge, j’étais toujours amoureux de voyages et d’aventures. Et la qualification du Maroc à la CAN-2021 est tombée au moment propice», indiqua Mohamed, qui, en prononçant cette phrase, sembla retrouver la détermination qui l’a conduit jusqu’ici. A Yaoundé.

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Le jeune Mohamed Assabbane. Crédit: MAP

Mais comme tout «grand projet» requiert des «travaux préparatoires», le jeune Mohamed a, d’abord, écrit les scenarii des premiers épisodes de son périple au Maroc. Il a parcouru de longues distances entre les villes du Royaume, en ayant recours à son nouveau «langage» de déplacement… L’autostop. «Rabat, Kénitra, Casablanca, El Jadida, Marrakech, Safi, Sahara marocain», furent ainsi les villes qu’il a sillonnées avec sa nouvelle manière de circuler.

Et puisque tout s’est passé comme il le voyait dans son imaginaire, il décida d’aller un peu plus loin. «Mon voyage a commencé à Aït Melloul. Je me rappelle encore du visage du camionneur que j’ai accompagné vers Tarfaya et après vers Dakhla», raconta le jeune homme également titulaire d’un diplôme à l’OFPPT en développement informatique.

Après, il s’est débrouillé et a fini par trouver un autre chauffeur qui l’a conduit à Guerguarat, avant d’«embarquer» dans un autre camion en direction de Nouadhibou. «A Nouadhibou, j’ai passé toute la journée à attendre quelqu’un qui puisse me transporter, mais en vain. La nuit est tombée et il faisait un froid de canard. Je me suis dirigé vers un groupe de camionneurs pour demander refuge et il m’ont conseillé un commerçant Marocain», fit-il savoir.

Le lendemain, ce voyageur réussit à prendre la route vers Nouakchott où il a passé 5 nuits en plein air. Rejoignant une énième fois un café où se rassemblent des camionneurs pour manger, il a retrouvé quelqu’un qui l’a ramené à Bamako. A la capitale malienne, il a encore passé 5 jours, avant de se diriger vers Abidjan.

«A Abidjan, j’ai eu quelques problèmes de papiers ce qui m’a obligé à y rester tout un mois», a-t-il dit, avant de rencontrer un Marocain qui l’a aidé à régler sa situation. Ce même monsieur va le transporter jusqu’au Cameroun pour voir les Lions de l’Atlas ensemble. Pour ses projets à venir, Mohamed entend bien continuer son chemin vers la République démocratique du Congo. Pourquoi? Pour la même raison. Encourager les Lions de l’Atlas au barrage de la Coupe du monde contre les Léopards.

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