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Vidéo. Biya Oula Bik, ép. 2 – Ishaq Charia: «Au lieu de me répondre, le PJD m’a traité de juif»

Vidéo. Biya Oula Bik, ép. 2 – Ishaq Charia: «Au lieu de me répondre, le PJD m’a traité de juif»

Dans ce deuxième épisode de son émission «Biya Oula Bik», Karim Douichi invite Ishaq Charia, l’homme à l’origine de la chute du tonitruant Mohamed Ziane de la tête du Parti marocain libéral. Son programme, ses critiques, et bien des polémiques… Tout y passe.

Ishaq Charia est connu pour être un des plus jeunes chefs de partis politiques au Maroc. Il s’est fait connaître récemment comme celui par qui est venue la chute de l’imposant (et c’est peu dire) Mohamed Ziane du gouvernail du (petit) Parti marocain libéral (PML), que celui-ci dirigeait depuis plus de 20 ans. Natif de Tétouan et issu d’une famille modeste, Charia débarque à Rabat en 2000, juste après son baccalauréat, pour y poursuivre ses études. Il habitera, dans un premier temps, au célèbre quartier populaire de L’Océan. Et c’est là qu’il se présente au titre des prochaines législatives. Tout un symbole.

Ishaq Charia revient de loin. Et c’est décontracté qu’il nous présente un PML désormais décomplexé. Un parti qu’il présente de droite libérale et dont il loue un passé «militant». «Nous avons dit notre mot du temps des événements d’Al Hoceima et de Jerada, nous avons soutenu le boycott (de trois grandes compagnies marocaines accusées de monopole), comme nous continuons de dénoncer la cherté des prix et la mauvaise qualité de certains services, comme les télécommunications», clame-t-il. Mais est-ce bien libéral tout cela? «Nous faisons la différence entre libéralisme et capitalisme sauvage. Et l’actuel gouvernement s’est rangé du côté du capital», se défend-il. La solution, pour lui, est d’imposer un impôt sur la fortune. Sur le reste de son programme, on n’en saura que peu, ou rien.

Si Charia se présente à L’Océan, c’est aussi parce qu’il compte y affronter un rival de taille: Saad Dine El Otmani, secrétaire général du Parti justice et développement (PJD) et actuel chef du gouvernement. De dent, Charia en a plus d’une contre le parti de la Lampe et son chef. «Le long de sa carrière politique, ce monsieur s’est d’abord présenté à Inzegane, puis Mohammedia et, maintenant, Rabat. Mais qu’a-t-il fait pour Inzegane et Mohammedia? Qu’a fait son parti si ce n’est renforcer le capitalisme et le tout-contrôlé au Maroc?», s’interroge-t-il.

Charia garde bien en mémoire l’épisode où, en 2014, il voulait rejoindre les rangs du même PJD. Il avait, pour cela, envoyé une missive à Abdelilah Benkirane, SG du parti à l’époque. «Mais au lieu de répondre à des questions préalables posées dans cette même lettre, à savoir la nécessité pour ce parti de rompre avec les Frères musulmans et d’admettre la séparation entre religion et Etat, on a fait fuiter cette missive et fait croire que j’étais de confession juive. Or, je suis musulman de père en fils. Si je porte un prénom hébraïque, c’est surtout un gage de notre ouverture les uns envers les autres en tant que Marocains, juifs et musulmans», explique Ishaq Charia.

Sur la chute de son mentor, Mohamed Ziane, dont il serait l’architecte, le candidat affirme que ce dernier a fait son temps. «Ce n’est pas un renversement, mais une volonté du parti de s’ouvrir sur de nouvelles compétences. Nous voulons des sièges au Parlement et au sein des conseils des villes. Et cela, Ziane a été incapable d’en apporter, préférant une gestion par le buzz et les réseaux sociaux à une action sur le terrain», rétorque Charia.

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