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Poussière noire à Kénitra: jusqu’à quand?

Poussière noire à Kénitra: jusqu’à quand?

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A Kénitra, un problème de pollution de l’air par une poussière noire persiste depuis des années, malgré les pressions et plaintes des habitants.

Les habitants de Kénitra se plaignent depuis plusieurs années de cette poussière noire qui survole quotidiennement leur ville pour finir sur les murs, fenêtres, linges, etc. Et à voir les efforts timides des autorités, ce problème pourrait encore perdurer. A l’origine de cette poussière polluante, les différentes unités industrielles et la station thermique de Kénitra.

En plus d’affecter l’environnement, cette poussière noire représente un réel danger pour la santé des populations. Selon la dernière publication de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la pollution atmosphérique, «environ 7 millions de décès prématurés, principalement dus à des maladies non transmissibles, sont attribuables aux effets conjoints de la pollution de l’air ambiant et de la pollution de l’air intérieur». La situation a donc de quoi nous alerter.

Fatiguée des nombreuses promesses des autorités locales concernant à cette situation, l’Association Oxygène pour l’Environnement et la Santé (AOES) avait interpellé, le mois dernier dans un courrier les parties concernées. Le ministère de la Transition énergétique et du développement durable a réagi en dépêchant une unité mobile du Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution (LNESP) sur place.

Les analyses de cette unité ont révélé un indice de qualité d’air généralement «bon» et «très bon» lors des 10 premiers mois de 2021. Mais ce ne fut pas le cas pour les 2 derniers mois. Malgré des niveaux «bon» et «moyen», le LNESP a enregistré quelques excès, concernant des particules en suspension (PM10) et du dioxyde de soufre (SO2). Considérant tout de même que le seuil d’alerte n’avait pas été dépassé, le ministère a demandé à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) de réduire le volume des émissions de la centrale thermique de Kénitra. Sans grand impact, car la poussière noire est toujours présente.

De son côté, l’AOES n’a pas été convaincue par le processus de l’enquête effectuée par le laboratoir national. Pour son président, Ayoub Krir, l’évaluation de l’air «n’a pas été effectuée sur des bases solides, vu que les unités d’évaluation de l’air n’ont pas été placées dans les endroits qui souffrent de pollution sévère. Et par conséquent, les résultats de mesure ne reflètent pas la réalité de la pollution de l’air».

L’association avait également demandé les résultats de l’enquête détaillée mais cette requête est restée sans réponse. A part les communiqués, «nous n’avons obtenu aucun rapport contenant des détails sur ce qui a été relevé à travers cette évaluation. Si les autorités estiment qu’il n’y a pas de pollution, nous voulons de vrais résultats qui prouvent cela», explique Krir, qui ajoute qu’une grande partie des habitants des zones les plus touchées par cette poussière noire souffrent de maladies respiratoires.

Plus que jamais décidée à faire changer les choses, l’AOES a lancé une pétition en ligne afin de mobiliser le grand public pour faire pression sur les autorités et les unités industrielles responsables de cette poussière noire.

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