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Crypto-monnaies: le Maroc au 24e rang des pays utilisateurs

Crypto-monnaies: le Maroc au 24e rang des pays utilisateurs

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Interdites, les crypto-monnaies se portent à merveille au Maroc et placent le Royaume à la 24e position du classement mondial des pays utilisateurs de «coins». Décryptage.

Le Maroc pourrait devenir un hub des crypto-monnaies en Afrique du Nord. Le dernier rapport de la plateforme de recherche «Chainalysis» sur l’utilisation des crypto-monnaies ne fait que confirmer l’engouement des Marocains quant à ces dernières.

Ainsi, l’indice d’adoption globale des crypto-monnaies fourni par la même source place le Maroc au 24e rang mondial. Ce classement se base sur la valeur des crypto-monnaies reçues, la valeur du détail transféré ainsi que le volume d’échange. «Triple A», une autre plateforme d’analyse des crypto-monnaies, estime que pas moins de 2,4% de la population marocaine possède une devise électronique. C’est dire!

De ce fait, le Maroc se classe en première position en Afrique du Nord et en 4e sur le continent africain, juste derrière le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya. D’après cette même plateforme, le royaume aurait atteint un volume 2,8 millions de dollars en ce qui concerne les échanges de crypto-monnaies.

Cependant, l’utilisation de ces monnaies virtuelles reste strictement interdite et illégale au Maroc. Pour l’Office des changes, «les transactions effectuées via les monnaies virtuelles constituent une infraction à la réglementation, passible de sanctions et amendes». Mais l’on remarque qu’une bonne partie des Marocains ne se laissent pas décourager. D’autant plus que les crypto-monnaies garantissent à leurs détenteurs l’anonymat nécessaire. Il est en effet quasiment impossible de savoir si une personne détient ou pas des «coins».

Quant à l’achat ou la revente, il existe également des processus pour profiter de l’intraçabilité des transactions. Certaines plateformes d’échange de crypto-monnaies facilitent l’achat et la revente de ces devises à travers un système qui fait fureur chez les Marocains. Il s’agit du P2P ou Peer To Peer. En plus de mettre en contact l’acheteur et le vendeur afin de se mettre d’accord sur le moyen de paiement (virement bancaire, transfert d’argent…), elles garantissent également l’anonymat et la sécurité des transactions.

Ainsi, pour le mois de février 2021, les Marocains auraient échangés près de 900.000 dollars en Bitcoin sur la seule plateforme «LocalBitcoins». L’on peut ainsi dire que les Marocains ne se privent aucunement d’occasions d’investissements digitaux, et ce, malgré les entraves juridiques.

Alors qu’elles se sont toujours montrées très sceptiques quant aux monnaies virtuelles, les autorités semblent se raviser. Lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants ce 10 janvier, une députée de l’opposition (USFP) a interpelé Nadia Fettah Alaoui quant à l’usage grandissant des crypto-monnaies et le positionnement du royaume.

La ministre a tenu d’abord à rappeler la décision de 2017 ainsi que les recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI). Toutefois, avec plus d’optimisme, Fettah Alaoui a confirmé que «le ministère des Finances et Bank Al-Maghrib, en partenariat avec des partenaires internationaux, étudient l’opportunité d’établir un cadre juridique qui encadre l’utilisation des crypto-monnaies, sur la base de ce qui est fait ailleurs».

A l’instar de nombre de pays en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique, la «crypto» est devenue monnaie courante. Un assouplissement de la position du Maroc pourrait s’avérer utile… et rentable aux caisses de l’Etat.

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