Rafael Lasala, le juge chargé de l’enquête sur l’entrée en catimini de Brahim Ghali en Espagne, en avril dernier, a révélé au grand jour l’implication directe de Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol, dans cette affaire.
Le juge du tribunal d’instruction numéro 7 de Saragosse, Rafael Lasala, vient de pointer du doigt la responsabilité directe du premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, dans l’entrée en Espagne, en avril dernier, du chef du Polisario, Brahim Ghali. Rappelons que cette affaire est à l’origine de la crise diplomatique sans précédent qui se poursuit entre le Maroc et l’Espagne.
Selon El Mundo, le juge d’instruction a souligné dans une ordonnance de 13 pages que «tenant compte du fait que des autorités et des fonctionnaires qualifiés des ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Défense ont participé à cette opération et que les chefs de chacun de ces ministères n’adressent pas d’instructions ou d’ordres à ceux qui dépendent de l’un des deux autres ministères, sauf ratification expresse par son titulaire, et puisque leur action était immédiate et coordonnée, ce que la loi nous dit, c’est que le Premier ministre a dirigé cette action commune». Et d’expliquer que «la décision finale revient au président du gouvernement».
Dans le même sillage, le juge a décidé de maintenir l’implication dans cette affaire de l’ancienne chef de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez, tandis que la procédure contre le numéro 2 du ministère des Affaires étrangères, Camilo Villariono (ancien chef de cabinet du ministre), a été classé «provisoirement».
Pour rappel, Brahim Ghali est entré en Espagne le 18 avril 2021 sous une fausse identité. Un «agent secret» aurait supervisé l’opération de son accueil à la base militaire de Saragosse et son évacuation ensuite à l’hôpital de Logroño. Une enquête a été ouverte sur ordre du juge Rafael Lasala afin d’identifier cet agent inconnu, car son témoignage serait la clé pour dénouer le mystère des vrais coupables dans cette affaire, notamment la partie qui a donné l’ordre pour laisser passer Brahim Ghali avec un faux passeport diplomatique algérien. Affaire à suivre.
